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Béthune- les 73e RI - 273e RI - le 6e RIT
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31 août 2008

Sergent Jean-Marie Boissière.

Sergent Jean-Marie Boissière.


Jean-Marie Boissière est né à Versailles en 1896.

Mobilisé au 112e régiment d’infanterie le 5 avril 1915,  il passe au 10e régiment d’infanterie le 3 mars 1916 avant d’être versé au 273e régiment d’infanterie en juin 1916.

Sergent, il est affecté à la 13e compagnie.

Intellectuel, Jean-Marie parle trois langues : l’allemand, le latin et le grec ancien mais malgré ses connaissances, il choisit de rester sergent.

Le 10 octobre 1916, il se trouve en 1ère ligne et dans la 1ère vague pour livrer un assaut vers la tranchée Guillaume, il est blessé durant l’opération et évacué.

Il rejoint son bataillon à Ablancourt le 9 novembre puis est dirigé vers le secteur de Beauséjour.

Après 15 jours de repos dans la région de Châlons, il arrive aux carrières de Romain le 6 février 1917 et le 12 mars, il est dans le secteur du Moulin Rouge situé au nord d’Oulches.

Voici ce qu’il écrit le 29 mars 1917 :

« Ce 29. Candidat radiotélégraphiste. A 4 heures l'ordre arrive de s'équiper pour l'alerte du coup de main. Les obus tombent dans la forêt sans discontinuer. A côté de moi on joue à la manille avec passion. Combien de temps durera cette trop peu intéressante comédie… ».

Après la terrible journée du 16 avril 1917, il écrit ces lignes :

« J'ai causé le 16 avec des prisonniers qu'on venait de faire ; ils ont défilé une centaine. En tête d'un groupe marche un sous-officier avec une fierté de conquérant ; il fait du parademarsch dans les fils de fer ; les autres prennent la course sous la rafale de leurs obus. Ils sont contents de m'entendre parler allemand et se forcent à rire en ouvrant de grandes gueules ; ils expliquent qu'ils ont fait camarades parce qu'ils n'avaient pas mangé de cinq jours ; gens sympathiques malgré tout une fois prisonniers. Quelques imbéciles leur décousent les pattes d'épaules. J'ai défendu un petit Gefreiter à qui l'un de nous voulait arracher le bouton insigne de son grade. Ils nous ont fait bien du mal peut-être, mais inconsciemment, comme nous le faisons nous.»

De juillet à octobre, il participe à l’offensive des Flandres dans les secteurs de Bixchoote et de Luighem.

Le 30 octobre, le régiment complet est au repos pour 6 semaines à Vieille-Eglise.

Le 6 décembre, il passe à Lillers pour rejoindre Meaux, sous la neige, le 24 décembre.

Le 6 janvier 1918, il rejoint la CHR (compagnie hors rang) où il est observateur et se retrouve au printemps dans le secteur de Craonne.

Le 10 juin, il passe dans la 15e compagnie, en repos depuis quelques jours aux Champs de Pie (à l’est de Cutry), le régiment étant très affaibli, avait grand besoin de se reposer.

Le 11, le régiment est mis en alerte pour défendre Cutry.

Dès 2h30, le bombardement commence, le lieutenant Grand qui commande la compagnie est tué à son poste, le bataillon est refoulé…

Jean-Marie est fait prisonnier durant le combat et dirigé vers le camp de prisonniers de Carignan situé dans les Ardennes.

A la fin octobre, il quitte le camp pour Volainville (Luxembourg) puis arrive à Witry où il est placé au 1er étage d’une école avec d’autres sergents.

Dans la nuit du 10 au 11 novembre 1918, il s’évade avec quelques copains dans la forêt proche.

Quelques braves habitants les aident en les ravitaillant la nuit et en leur donnant des vêtements civils.

Le 13 novembre, il apprend l’armistice par un autre prisonnier libéré…

Rapatrié le 15, il est au dépôt du 163e régiment d’infanterie  du 2 décembre 1918 au 2 mai 1919.

C’est ainsi qu’il suit alors à Nancy, des cours préparatoires  pour intégrer l'école normale supérieure avec la « promotion des mobilisés ».

La mémoire de Jean-Marie a pu être honorée ici grâce à son arrière petit-fils,
Benjamin Doizelet, que je remercie très chaleureusement.


Boissiere_jmarie__b

Jean-Marie se trouve à droite.

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