Le commandant Schaepelynck
Le commandant
Louis Schaepelynck.
Alors qu’il
est étudiant à Lille, Louis Schaepelynck s’engage en octobre 1898 pour 3 ans et
rejoint le 43e régiment d’infanterie.
Nommé
sergent en 1902, il est sous-lieutenant de réserve en 1905 puis lieutenant de
réserve en 1909.
Le 2 août
1914, Louis rejoint la 21e compagnie du 273e régiment
d’infanterie de Béthune.
Vient le
départ vers le front, celui de Dinant plus précisément à Bouvignes : la 21e,
alors en réserve, entre en action, lorsque son capitaine est tué. Louis parvient
à regrouper les éléments de sa compagnie.
Le repli
s’annonce en direction de Voulpaix qu’il faut reprendre le 30 août 1914 ;
le 6e bataillon arrive le premier, Louis est blessé sérieusement à
la jambe droite et évacué.
Son retour
s’effectue dans le secteur de la Pompelle près de Reims.
Le 22
décembre 1914, il reçoit une citation à l’ordre de la division marocaine dont
voici le texte :
« A
entraîné vigoureusement sa compagnie en avant pour occuper une position
approchée de l’ennemi».
Le 25 décembre,
il reçoit une citation collective à l’ordre du régiment.
Le 22 janvier
1915, il est nommé capitaine avant de rejoindre le secteur du Choléra où il se
fait encore remarquer.
Le 22
avril, c’est le retour près de Sillery au bois des Zouaves où il reçoit une 3e
citation (à l’ordre du régiment).
Après les
combats d’Hébuterne et de Lihons, Louis se trouve près de la ferme Navarin le 6
octobre 1915.
Sa
vaillance et son courage lui valent une citation à l’ordre du 6e
corps d’armée du 24 octobre 1915 :
« S’est
élancé à la tête de sa compagnie à l’assaut d’une position retranchée dont il
s’est emparé ; l’a organisée et a repoussé pendant 3 jours les
contre-attaques de l’ennemi, maintenant intégralement la position
conquise ».
Les mois de
décembre et de janvier 1916 se passent dans la Woëvre dans le secteur déjà
meurtri de la Riaville et Pintheville.
Février
1916, c’est Verdun ! Louis se trouve sous le déluge près de Louvemont
avant de rejoindre le fort de la Chaume où il prend le commandement des 19e
et 23e compagnies formant la 3e compagnie du (seul) bataillon
de marche.
Après une
nouvelle organisation au printemps, il arrive le 7 juin près de Montdidier pour
l’offensive de la Somme.
Le chef de
bataillon Demay est tué le 18 juillet 1916 à Herleville, Louis prend alors le
commandement du 6e bataillon avant d’être nommé chef de bataillon à
titre temporaire le 6 août 1916.
Le 13 août
1916, il reçoit une 5e citation à l’ordre de la division en ces
termes :
« A
pris le commandement du bataillon à la veille d’une attaque, l’a commandé d’une
façon remarquable et par une manœuvre habile, a tourné et a fait tomber les
positions ennemies qu’un tir de barrage extrêmement violent l’empêchait d’assaillir de
front ».
Le 10
octobre, il est en ligne à Chaulnes où son bataillon, le 6e, atteint
ses objectifs !
Cette
clarté d’esprit lui vaut une 6e citation à l’ordre du 10e
corps d’armée :
« A
parfaitement dirigé l’attaque de plusieurs lignes allemandes successives le 1
0octobre 1916. A su prendre rapidement les mesures nécessaires pour assurer la
conservation du terrain conquis ».
Après une
période d’instruction passée à la
Courtine, il revient au printemps 1917 dans le secteur du Moulin Rouge près
d’Oulches.
Vient
l’offensive du 16 avril 1917 passée sur les pentes du plateau de Vauclerc avant
une période de repos bien méritée.
Le 4
juillet 1917, il est à Bergues et rejoint le secteur belge de Bixchoote.
Le 14
octobre, il est nommé chef de bataillon à titre définitif.
Le 27
octobre, il doit attaquer à Luighem, ce qu’il fait d’ailleurs dès 11h45.
A 17h15, il
a atteint tous ses objectifs !
Une
citation collective à l’ordre de la 1ère armée vient le récompenser
pour la 7e fois, en voici le texte :
« 6e
bataillon du 273e RI : le 27 octobre 1917, sous les ordres du
commandant Schaepelynck, gagne à travers un terrain inondé où les hommes
enfoncent jusqu’à la ceinture et malgré un violent bombardement ennemi, les
emplacements d’attaque qui lui sont assignés. Au moment fixé, s’élance
résolument à l’attaque d’une position garnie de plusieurs lignes de défense
successives et d’abris bétonnés encore intacts qu’il conquiert en quelques
heures capturant des prisonniers et un abondant matériel ».
Vient alors
une période de repos et un embarquement de Marck près de Calais pour une arrivée
à Lillers.
Mars 1918,
retour à Craonne puis départ en mai pour rejoindre le secteur de Vierzy -
Dommiers.
Le 1er
juin, le 6e bataillon est très éprouvé, Louis doit alors diriger le
centre de Vertefeuille, le combat est très rude, l’ennemi s’infiltre de tous
côtés.
Il décide
alors de tenir coûte que coûte sous le bombardement lorsqu’il est fait
prisonnier dans la ferme !
Malgré l’arrivée
des tanks, il est trop tard et c’est le départ pour la captivité jusqu’à
Rastatt.
De retour
le 15 janvier 1919, il est démobilisé le mois suivant.
Le 4
janvier 1929, il est promu au grade de lieutenant-colonel avant de décéder
courant août.
Ce parcours
de guerre est exceptionnel de chance, de clairvoyance et d’audace.
Décorations :
chevalier et officier de la légion d’honneur, croix de guerre avec 1 palme, 2 étoiles de bronze, 2 étoiles d’argent et 2 étoiles vermeil !
Je remercie
Chantal, sa petite-fille, qui, admirative devant son grand-père, m’a permis de faire cet
article.
Un hommage à
la mémoire du chef de bataillon Shaepelynck lui sera rendu tout prochainement
sur sa tombe...